"Le désenchantement (...) est le thème principal du film. Les personnages de Gitai ne croient plus en rien. Ils ne sont pas en colère mais ils ne comprennent plus rien à leur histoire familiale. Ils en refusent l'héritage. Le mal-être est en eux. Alors ils vivent à peine, disons qu'ils survivent. Ils se croisent, attendent ou espèrent que la vie va les reprendre, qu'à nouveau le désir leur donnera du désir. (...) Devarim est aussi le film d'une génération qui n'a plus le respect des morts. Et cet irrespect, cette dérision, cette nonchalance, sont aussi l'expression politique du désenchantement. Comme si les fils ne croyaient plus en ce qui semblait être les valeurs essentielles, fondatrices, de l'État d'Israël : le respect des pionniers, le sentiment d'une filiation avec ceux qui crurent à l'utopie sioniste."
Serge Toubiana, Cahiers du cinéma, n°523